Ces discussions vont se dérouler moins de deux mois après des négociations discrètes entre l'Iran et des représentants des trois pays européens à Genève, à un moment où les Occidentaux s'inquiètent de l'état d'avancement du programme nucléaire iranien.
«Ce ne sont pas des négociations», a déclaré à l'AFP le ministère allemand des Affaires étrangères. Il s'agit seulement de «consultations», a renchéri l'Iran. La réunion de lundi est «le signe que les pays de l'E3», un format qui rassemble la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, «continuent d'œuvrer en faveur d'une solution diplomatique au programme nucléaire iranien, dont l'état d'avancement est extrêmement problématique», a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
Téhéran a annoncé début décembre commencer à alimenter de nouvelles centrifugeuses sur le site de Fordo, l'un des plus importants du pays, dans le centre de l'Iran, «avec notamment pour effet à terme d'accroître significativement le taux de fabrication d'uranium enrichi jusqu'à 60%», selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
Dans une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU datée du 6 décembre, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont exprimé leur vive «préoccupation» et exhorté la République islamique «à mettre immédiatement fin à son escalade nucléaire». Les trois pays européens ont évoqué le possible recours au mécanisme réimposant des sanctions contre l'Iran «pour l'empêcher d'acquérir l'arme nucléaire».
La résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui endossait l'accord de 2015 conclu entre l'Iran et les pays de l'E3 ainsi que les États-Unis, la Russie et la Chine, expire en octobre 2025, dix ans après l'entrée en vigueur de l'accord. Pour sa part, le président français, Emmanuel Macron, a qualifié le 6 janvier l'Iran de «principal défi stratégique et sécuritaire» au Moyen-Orient, tout en mettant en garde contre «l'accélération» de son programme nucléaire.
Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a récemment indiqué que son pays créerait «davantage de confiance quant au caractère pacifique» de son programme nucléaire en échange de la levée des sanctions. Selon l'AIEA, l'Iran est le seul Etat non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à 60%, proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme atomique.